Suite aux annonces des conclusions du CNR Logement, la Fapil, fédération du logement d’insertion, témoigne de son inquiétude et des ambitions limitées du gouvernement concernant le logement d’insertion : absences de financements directs pour construire davantage de logements vraiment abordables, de subventions pour la rénovation énergétique du parc adaptées aux associations, et de mesures pour mieux solvabiliser les personnes les plus précaires. Pour autant, la Fapil propose une mesure concrète : imposer que 25% des logements rachetés aux promoteurs soient des logements très sociaux.
Dans un entretien, Thierry Debrand, Président de la Fapil, témoigne de son inquiétude après les annonces des conclusions du CNR Logement. La fédération, qui a été auditionnée et qui a fait des propositions, estime que le logement d’insertion n’est pas en haut de la pile de priorités du gouvernement.
Les quelques mesures du CNR Logement ne concernent que très peu le logement d’insertion : absences de financements directs pour construire davantage de logements vraiment abordables, de subventions pour la rénovation énergétique du parc adaptées aux associations, et de mesures pour mieux solvabiliser les personnes les plus précaires.
Le Président de la Fapil rappelle que le secteur du logement est en crise : la production de logements sociaux s’effondre (sous les 100 000 annuels, avec un nombre stagnant de logements réellement abordables – PLAi), une rotation dans le parc social très faible, et des délais d’attente qui augmentent dangereusement. La collectivité publique reste active, “mais, faute de logements abordables, les plans mis en œuvre perpétuent un système que nous dénonçons depuis longtemps : on maintient les gens dans des dispositifs transitoires, temporaires et insécurisants.”
La Fapil reste porteuse de propositions, et suggère une mesure simple et concrète : imposer que 25% des logements rachetés aux promoteurs par Action Logement et CDC Habitat soient des logements très sociaux, voire des pensions de familles. Les associations de la Fapil et le tissu associatif en général, peuvent se mobiliser pour acheter, pour gérer ces logements. “C’est une proposition que nous mettons sur la table : il n’est peut-être pas trop tard ! Sans une massification du logement abordable, le Logement d’Abord ne restera qu’un généreux slogan aux objectifs lointains.”
Avec en vue les conclusions du CNR Logement, la Fapil organise ses Rencontres nationales à Avignon, les 22 et 23 juin prochains. L’occasion de réunir l’ensemble de ses adhérents et de nombreux partenaires, avec un message aux pouvoirs publics “Arrêtons de tergiverser, il y a urgence à agir !”
A l’orée des 35 ans de la Fapil, le Président de la fédération témoigne également de son ambition pour la Fapil avec l’arrivée d’une nouvelle Direction en septembre.
> L’entretien avec le président de la Fapil (interview texte)