Le projet de loi « Immigration » a Ă©tĂ© adoptĂ© par le SĂ©nat le 14 novembre dernier aprĂšs avoir Ă©tĂ© considĂ©rablement durci, notamment par des amendements qui remettaient directement en question le Droit au logement. Si certaines de ces dispositions ont Ă©tĂ© supprimĂ©es par la Commission des Lois de lâAssemblĂ©e Nationale, la Fapil reste vigilante avant lâexamen du projet de loi par la chambre basse qui dĂ©bute aujourdâhui le 11 dĂ©cembre. La fĂ©dĂ©ration a adressĂ© un courrier au Ministre du Logement, Patrice Vergriete, pour lâalerter des dĂ©rives observĂ©es ces derniers mois.
Le texte adoptĂ© par le SĂ©nat en novembre a traduit le durcissement du discours Ă lâĂ©gard des personnes Ă©trangĂšres observĂ© depuis plusieurs annĂ©es. La Fapil dĂ©plore depuis longtemps les obstacles auxquels font face les personnes exilĂ©es qui sont particuliĂšrement touchĂ©es par le sans-abrisme et le mal-logement. La transformation des services publics â dĂ©matĂ©rialisation, allongement drastique des dĂ©lais des rendez-vous en prĂ©fecture, de dĂ©livrance de titres de sĂ©jour ou mĂȘme de rĂ©cĂ©pissĂ©s de demande de titre, procĂ©dures de plus en plus complexes, etc. â tĂ©moigne de la fermetĂ© croissante de lâEtat Ă lâĂ©gard des Ă©trangers et rend particuliĂšrement difficile lâaccĂšs aux droits de personnes parfois dĂ©jĂ trĂšs fragilisĂ©es par des parcours de vie complexes.
Le projet de loi tel quâil a Ă©tĂ© adoptĂ© par le SĂ©nat venait un peu plus fragiliser la situation des personnes Ă©trangĂšres au regard de leur accĂšs et leur maintien dans le logement avec deux articles en particulier :
- article 1er N qui prĂ©voyait lâallongement Ă cinq annĂ©es de la durĂ©e de rĂ©sidence nĂ©cessaire pour faire valoir le Droit au logement opposable ou bĂ©nĂ©ficier des aides au logement, de la prestation de compensation du handicap ou des allocations familiales ;
- article 19 ter A qui excluait les personnes sous OQTF ou dĂ©boutĂ©es du droit dâasile du dispositif dâhĂ©bergement dâurgence au mĂ©pris du principe dâinconditionnalitĂ© ancrĂ© dans le Code de lâaction sociale et familiale depuis 2009.
La Fapil se fĂ©licite de la suppression de ces dispositions qui auraient eu des consĂ©quences catastrophiques pour les personnes Ă©trangĂšres, et notamment les bĂ©nĂ©ficiaires dâune protection internationale : menaces dâexpulsion de leur logement, sorties vers la rue, mal-logement, etc.
Avant lâexamen du projet de loi par lâAssemblĂ©e nationale Ă partir du 11 dĂ©cembre, la Fapil a adressĂ© un courrier au Ministre et lâappelle Ă la plus grande vigilance face aux attaques de plus en plus nombreuses portant atteinte aux valeurs de solidaritĂ© et de dignitĂ© au fondement du pacte rĂ©publicain.
La Fapil et ses adhĂ©rents sont en premiĂšre ligne pour dĂ©fendre le droit Ă un accueil digne des personnes en exil, quelques soit leur origine, et pour mettre en Ćuvre des solutions pĂ©rennes de logement.
Il est de temps de rĂ©sister aux sirĂšnes des extrĂȘmes !